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Une aventure médocaine
1 avril 2010

Les bizarreries : explications instructives (j'espère, en tout cas...)

Question n° 1 : Ces ceps ont été tagués…

1) car l'insécurité règne plus ici dans le Médoc, que dans tout le reste du Bordelais

2) un vigneron a confondu bouillie bordelaise et peinture suite à une Gerbaude un peu trop arrosée

3) pour délimiter les zones de terroir à Cos d'Estournel

En effet, avec l'aide du géologue Pierre Becheler et de la société Geocarta, l'équipe de Cos d'Estournel a déterminé 72 unités de terroir en utilisant la résistivité électrique des sols, puis des fosses pédologiques. Du coup, les parcelles peuvent être divisées en plusieurs zones correspondant à des sols/sous-sols différents. D'où le marquage à la peinture qui permet de les repérer facilement. Les vendanges tiennent compte de cette nouvelle division, ainsi que le cuvier.

Question n° 2 : Nous nous trouvons…

1) dans un chai transformé en discothèque le week-end

2) dans le chai à barriques de château Lascombes

3) Rien de tout cela, le photographe a mal réglé son appareil.

C'est évidemment le chai de première année de Lascombes. Avant la reprise du domaine par Colony Capital (oui, le fonds de pension qui possède le Paris Saint Germain), le chai existait déjà, mais le plafond était noir. Assez lugubre, pour tout dire. Pour rassurer ceux qui plaignent les salariés de travailler dans cette lumière bizarre, il existe en fait un double système d'éclairage : celui que vous voyez, fait pour les visiteurs ; et un "classique" pour les employés qui y travaillent quotidiennement (le plafond est alors blanc).

Question n° 3 : Nous nous trouvons…

1) à 3 cm du pull anglais d'un négociant

2) dans le cuvier du château Léoville-Poyferré

3) à la page trompe-l'œil de Télé Loisirs

C'est bien le sol du cuvier de Léoville Poyferré.Il montre l'attention aux détails de Florence Cuvelier, la maîtresse des lieux. Le plus surprenant est certainement le badigeonnage des murs à la chaux provençale, refait chaque année, quand le cuvier a fini de faire son office (voir ICI).

 

Question n° 4 : Qu'est-ce donc ?

1) Une rôtissoire géante fabriquée par les employés de Ford pour le château Giscours

2) Un prototype d'engin volant avorté

3) Un abri-bus médocain

C'est bien sûr une rôtissoire géante, faite pour cuire un boeuf entier ! Elle a été installée pour une "garden-party" organisée par Ford à Giscours (qui aime pratiquer l'événementiel). La rôtissoire est toujours là. Par contre, Ford a revendu l'usine de Blanquefort à un fabriquant de boites de vitesses. Un épisode douloureux pour l'industrie bordelaise.

Question n° 5 : Où sommes-nous ?

1) A deux pas de la ligne Maginot

2) Dans le vignoble de Léoville-Las Cases (à droite du ruisseau, celui de Latour)

3) Nous ne sommes pas dans le Médoc

Ce que vous voyez est le ruisseau de Juillac qui sépare non seulement Latour de Las Cases, mais l'appellation Pauillac de Saint-Julien. Sa principale qualité est de drainer les eaux provenant des versants des deux châteaux.

Question n° 6 : La scène se déroule…

1) Dans la Quatrième à Longchamp

2) Dans le vignoble de Pontet-Canet

3) La photo a été prise il y a bien longtemps (et a subi beaucoup de retouches)

Lorsque l'on s'intéresse au vin, difficile de ne pas avoir entendu parler du retour du cheval à Pontet Canet. Sauf que ce n'est pas un retour vers le passé. Nous sommes loin ici de l'araire. Les engins fabriqués par le domaine sont équipés de frein hydrauliques, de clignotants et gyrophare alimentés par panneau solaire. Et la vitesse de travail est proche de celle d'un tracteur. Sauf qu'il tasse beaucoup moins le sol, ne pollue pas... Nous reviendrons plus en détail sur ce château.

Question n° 7 : Qu'est-ce donc ?

1) Une parcelle de graves juste après des trombes et des trombes d'eau

2) Un essai de vignes irriguées

3) Un vignoble illégal (en cours d'expérimentation)

Cette photo a été prise en hiver dans le nord de l'appellation Saint-Julien. Si en été, le Médoc est l'une des appellations les plus sèches du bordelais, elle est en hiver l'une des plus humides, ce qui permet aux nappes phréatiques de se reconstituer. Vous pouvez voir aussi sur cette photo que les pieds de vignes ont été buttés (la terre des rangs a été ramenée sur les pieds. Au début du printemps, la terre est ramenée dans les rangs, ce qui permet un premier désherbage mécanique : c'est le décavaillonnage.

Question n° 8 : Où sommes-nous donc ?

1) Dans un vignoble d'un pays très, très lointain (mais alors, très lointain…)

2) Dans le Valais

3) Dans le secteur du Petit Poujeau du château Giscours

Nous sommes bien sûr à Giscours près d'un étang artificiel creusés par les Tari dans les années 70. Les graves qui ont été retirées de cet ouvrage a permis de conforter la croupe de graves sur lequel il se situe. Plan ci-dessous :

poujeau

 

 

 

 

 

 

 

Ce secteur subit les températures les plus élevées du domaine viticole. Cette surface d'eau participe à amoindrir l'excès de chaleur.

Question n° 9 : Ces jardins sont ceux de…

1) la mairie de Menton

2) ma propriété en Andalousie

3) Léoville-Barton

Vous êtes à Léoville-Barton, ou plus exactement au chateau Langoa-Barton, construit au XVIIIème siècle par Bernard de Pontet (également propriétaire de Pontet-Canet). Ses descendants le revendent en 1821 à Hugh Barton qui achète l'année suivante Léoville-Chevalier, puis 4 ans plus tard Léoville-Monbalon. Ces deux Léoville réunis donneront Léoville-Barton. Comme ce nouveau domaine n'a pas de château attitré, tout se passe en fait à Langoa, habité par ses propriétaires à longueur d'années.

10_Trieuse_Optique

Question n° 10 : Alors là, ça se corse. Il s'agit de…

1) L'intérieur d'un alternateur de voiture

2) La trieuse optique de Léoville-Las Cases

3) Le four de mon boulanger

C'est la trieuse optique de Léoville-Las Cases, conçue par Pellenc. Après avoir été séparé de la grappe par l'éraffloir, chaque grain de raisin passe devant une camera pour voir s'il est conforme en terme de taille et de couleur. Si oui, il est dirigé vers une cuve, si non, il est éliminé d'un jet d'air comprimé. Bien sûr tout cela est fait en une fraction de seconde. En une heure une machine peut trier 12 tonnes de raisins.

Question n° 11 : Ces 3 engins sont…

1) Des applatisseurs de crêpes géantes

2) Des téléporteurs inter-sidéraux

3) Les pressoirs verticaux à Cos d'Estournel

Ce sont des pressoirs verticaux fabriqués par Bucher. Longtemps abandonnés aux profits des pressoirs horizontaux, ils reviennent aujourd'hui à la mode, car ils permettent de presser en douceur, particulièrement les vins blancs (et Cos d'Estournel produit actuellement le vin blanc le plus cher du Médoc, dont les vignes sont situées à l'extrême nord de l'appellation).

Question n° 12 : Nous sommes…

1) Dans le couloir menant au chai circulaire dessiné par Ricardo Bofill à Lafite

2) Dans un abri anti-nucléaire en Suisse

3) A Fort-Boyard

Pour mieux comprendre où se situe ce couloir, un plan est préférable :

lafite_gros_plan

Vous êtes sous le bâtiment principal entre le chai de première année (à droite) et le chai de deuxième année (à gauche).

 

Question n° 13 : Cette scène se déroule…

1) A Berlin, dans une discothèque

2) A la réception de vendange au château Lascombes

3) Dans une usine à surgelés

La "fumée" que vous voyez ici est provoquée par de la neige carbonique. Celle-ci est versée sur les caissons de raisins afin de faire chuter leur température et les préserver de l'oxydation. Les caissons sont ensuite montés par ascenseur puis vidés dans les cuves, où est reversé de nouveau de la neige carbonique. Durant 10 jours le raisin va ainsi macérer à froid afin de colorer le jus mais aussi lui transmettre une partie des tannins. Il y aura ainsi besoins moins d'extraire durant la fermentation alcoolique.

Question n° 14 : Où sommes-nous ?

1) Perdus en Amazonie (le GPS a débloqué)

2) Dans une forêt en Sologne

3) Dans le bois du château Giscours

Bon allez encore une carte pour comprendre :

 

 

marais

 

Nous sommes plus exactement dans les Marais de Labarde à l'ouest de la ferme Suzanne le long d'un des canaux que vous voyez sur la carte. Ce système de drainage a été mis en place au XIXème siècle par son propriétaire, Marc Promis, un brillant négociant bordelais.

 

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